De L'Esprit D'Okami

De L'Esprit D'Okami Bouledogue français

Bouledogue français

Le développement comportemental et social du chiot


De la naissance à 15 jours : la période néonatale.

La maturation du système nerveux n’est de loin pas terminée à la naissance des petits. Les fibres nerveuses vont progressivement s’entourer d’une gaine lipidique, la myéline, qui facilite le passage d’influx nerveux. La myélinisation des cellules nerveuses et des neurones permet la circulation de l’information jusqu’au cerveau et du cerveau aux membres.

Le chiot est sourd, aveugle et incapable de se mouvoir, il passe le plus clair de son temps à dormir. 

Le réflexe de frisson thermique n’existe pas dans les premiers jours, ce qui explique que les chiots dorment en amas la première semaine, puis en parallèle lorsqu’ils commencent à bouger les pattes antérieures (grâce la progression de la myélinisation de la colonne vertébrale).
Le chiot est totalement dépendant de sa mère qui le nourrit, le protège, le nettoie par léchage en stimulant l’élimination et ingérant ses excrétions.

On notera l’apparition du réflexe de fouissement (il cherche à enfouir sa tête dans des endroits bien chauds), du réflexe labial (il essaie de téter tout ce qui s'approche de ses lèvres), et du réflexe périnéal (il fait ses besoins quand sa mère lui lèche le ventre et le périnée). 


De 15 jours à 3 semaines : période de transition.

C'est la phase de développement des sens, le chiot ouvre les yeux (entre le 10ème et le 14ème jour), entend (entre le 14 et le 21ème jour), et sursaute au bruit (réflexe de sursautement)


3ème semaine :

Les chiots se dirigent vers les sons et la lumière. 
L’apprentissage de groupe commence, c’est la socialisation primaire. 
C’est aussi le début de l’apprentissage du comportement de communication avec les premiers aboiements, grognements, jappements.


4ème semaine : identification de l’environnement. 

C’est le moment des apprentissages essentiels : acquisition des autocontrôles comme l’inhibition de la morsure (les cris du mordu font lâcher le mordeur), la hiérarchie, les jeux.

Attention : si les chiots sont séparés de leur fratrie à ce moment là, on risque un mauvais contrôle de l’inhibition de la morsure, un apprentissage incomplet des règles sociales et un hyper attachement. L’attachement excessif peut conduire à former des chiens incapables de rester seuls, par exemple.

5ème semaine :

C’est la période de l’apprentissage de la hiérarchie par appréciation de la gestion de l’espace et de la disponibilité de la nourriture : le chiot constate qu’il ne peut manger que lorsque tel individu a terminé, ou qu’il n’a pas le droit de prendre la friandise d’un individu qui lui est supérieur, etc.

La phase d’aversion débute elle aussi dès cinq semaines, le chiot fuit les personnes inconnues et il a tendance à craindre les nouveautés. Les nouvelles espèces découvertes peuvent être considérées comme ennemies.

A partir de 5 semaines, la période d’attraction diminue même si elle ne s’éteint jamais. Le chiot est moins curieux des nouveautés, mais il les reçoit encore tout de même avec intérêt. Il va enregistrer dans sa mémoire des références de milieu de vie, d'environnement. 
Il gardera les relations sociales acquises mais n’essaiera pas d’en développer d’autres. 
Dans le même temps, à partir de la 5ème semaine, le chiot découvre qu’il peut avoir une influence sur son environnement, par exemple en poussant un objet du museau ou l’un de ses frères et sœurs pour accéder à la meilleure mamelle.

6ème semaine :

Cette semaine est elle aussi très importante, c’est celle du commencement des relations avec les autres espèces, l’attachement social aux être humains. Si l’éleveur est un homme, célibataire, sans enfant, les chiots n’auront donc probablement jamais connu de femmes ou de jeunes humains. Ils peuvent donc les craindre dans le futur, parce qu’ils n’auront pas été habitués à eux.

7ème semaine :

Il est capable, à cet âge, de s’adapter à de nouvelles conditions de vie, avec cependant d’autant plus de difficultés que les semaines précédentes n’auront pas été riches en enseignements.
Il y a risque de syndrome de privation ou d’isolement si le chiot reste après la 7ème semaine dans un élevage pauvre en stimulations du type « animaux de rente ».

8ème semaine :

 C’est une période extrêmement sensible qui débute, celle de la peur, de l’identification et de l’aversion et va s’étendre jusque vers la 12ème semaine
Même s’il découvre le comportement de peur, c’est dans la 8ème et la 9ème semaine que le chiot est le plus curieux. C’est donc la meilleure période pour lui faire faire des expériences diverses (découvrir la ville, le bruit, les espèces inconnues etc.) afin qu’elles lui soient familières et ne génèrent pas de peur lorsqu’elles se reproduiront.

On comprend au vu de ces informations que l’absence de socialisation entraîne un comportement social inadapté de l’adulte.
J.L. Fuller (1967) déclare même que si un chiot est isolé pendant la période de l’imprégnation, il ne pourra plus s'attacher, ni aux autres chiens, ni aux humains. 
S'il vit jusqu'à la 14ème semaine avec des congénères sans voir d'humains, il aura un comportement normal avec les chiens mais jamais avec l'homme, quoiqu'on fasse pour tenter une socialisation tardive. Cet animal pourra être apprivoisé et tolèrera peut être la nourriture et des contacts affectifs occasionnels avec l’humain (parties de jeux, caresses…), mais ne sera probablement jamais un animal domestique. 

Scott en 1980, constate que si entre la 3ème et la 12ème semaine, un chiot vit avec des humains sans voir d'autres chiens, il sera très à l'aise au milieu des humains, auquel il s'identifiera, mais ne supportera pas le contact avec des congénères. 

Les expériences de Scott et Fuller démontrent que des chiots de 5 semaines, mis pour la première fois en contact avec des humains, les approchent avec confiance. 
Si le premier contact est à 7 semaines, ils hésitent à s'approcher. 
Si le premier contact est à 9 semaines, ils n'approchent pas les humains. 
Enfin, si la première rencontre a lieu à 14 semaines, le contact est devenu impossible, le comportement étant celui d'un animal sauvage. 

Conclusion :

Si la femelle a été très stressée durant sa grossesse, il y a de fortes chances que les chiots soient peureux dans leur futur vie d’adulte, ou qu’ils aient d’autres séquelles (anxiété, manque de confiance en eux, peurs, etc.)
Toutes les expériences que le chiot fait dans les 12 premières semaines de sa vie auront une incidence sur sa vie d’adulte (tempérament équilibré ou peureux)
A noter qu’une portée d’hiver est très différente d’une portée d’été : en hiver les chiots sont protégés du froid et de l’extérieur, alors qu’en été, on les sort plus souvent, ils sont en contact avec la nature, l’environnement est plus riche, donc plus stimulant.